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05/04/16
Eolien : «Ils nous ont raflé 22 millions d’euros pendant le week-end pascal»
Les sociétés qui achètent des éoliennes vendent leur électricité à un tarif convenu. Quand les cours s’effondrent, leurs revenus sont préservés. Un militant s’insurge.
Jean-Louis Doucy est l’ancien directeur de la communauté de communes de la Thiérache d’Aumale. Il est aussi élu à Parpeville. Ce jeune retraité milite activement contre l’implantation d’éoliennes dans l’Aisne comme sur le reste du territoire. Le passage de fortes perturbations, pendant le week-end de Pâques, lui a inspiré quelques réflexions.
On a pu lire sur un réseau social que les forts coups de vent du week-end de Pâques n’étaient pas selon vous un élément en faveur de la présence d’éoliennes sur notre sol. Qu’est-ce à dire exactement ?
En ce week-end pascal, effectivement, c’est un méga hold-up qui a eu lieu dans notre pays. Et cela, sans qu’on n’en entende parler. Près de 22 millions d’euros ont été raflés sans que les forces de police, ni les médias ne s’en émeuvent. Ce ne sont pas les gens de la Camora, de la mafia Russe, ni un coup des Anonymous. Pas du tout…
La somme que vous évoquez est énorme. En quoi a-t-elle à voir avec les promoteurs de l’éolien ?
En ce sens que ces 22 millions d’euros ont été soutirés dans les caisses d’EDF, c’est-à-dire dans nos poches, en seulement deux jours par des voyous tout à fait respectables… Si un tel scandale a pu se produire, c’est parce que le week-end de Pâques, beaucoup d’entreprises cessent leurs activités. Ce qui a pour principale conséquence de faire chuter considérablement les besoins en électricité. Or, dans le même temps, pendant ces deux jours, le vent a soufflé très fort sur notre pays et les quelques milliers d’éoliennes qui agrémentent nos paysages se sont mises à produire de l’électricité comme jamais.
Ce qui n’est pas une bonne nouvelle ?
Non, car on n’en n’avait absolument pas besoin.
Dans ce cas, elle est exportée ?
Avant cela, la première répercussion, c’est l’effondrement des cours sur le marché Epex Spot qui concerne le négoce de l’électricité, notamment française. Ce n’est pas un problème en soi pour les promoteurs et les industriels de l’éolien, puisque grâce à leurs complices d’Europe-Écologie - Les Verts, qui sont à l’origine du dispositif, ils bénéficient de la garantie d’achat. Ce qui signifie qu’ils percevront tout de même une rémunération de 82 euros par mégawattheure produit !
Comment s’articule votre calcul ?
Dimanche (de Pâques, NDLR), si l’on consulte les données fournies en ligne par RTE, l’entreprise chargée par EDF de transporter l’électricité, 138 607 mégawattheures ont été produits par les éoliennes. Lundi, les prévisions s’établissaient à 161 748. Or, parce que ce courant est inutile, le prix moyen du mégawattheure sur les deux jours a dégringolé à seulement 9,44 euros sur le marché. C’est donc à ce prix qu’EDF a été contraint de le vendre alors que l’entreprise nationale l’a acheté dans le même temps 82 euros à nos si « chers » promoteurs. Donc, pour chaque mégawattheure produit, il nous en coûtera à tous 72,56 euros par mégawattheure. Multipliés par les 300 355 MWh qui ont été injectés sur le réseau pendant ces deux jours, ce sont donc 21 793 000 euros qui ont été subtilisés à l’ensemble de la collectivité. Doit-on continuer à rester silencieux ?
Propos recueillis par Yves Klein
L'Aisne Nouvelle